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poésie lubrifiante - Page 7

  • braise ilienne

    escale.jpgferas-tu escale avec moi
    page cent trente-six
    dans la torpeur complice
    et propice aux émois ?

    auprès de l'onde lisse
    pousse l'herbe où s'étendre
    qui fit l'oiseau plus tendre
    d'un vers entré en lice

    je n'ai plus à défendre
    un mot de Supervielle
    tu t'en saisis, ma belle
    et m'offres de l'entendre

    à l'entendre de celle
    qui le dit à nouveau
    je te plume le dos
    le nez dans ton aisselle

    julsuper3.jpgà l'ombre, le canot
    nous offre un doux abri
    le marin l'a compris
    et fraîchit sur les flots

    la douceur de la nuit
    n'est plus si loin de nous
    je frôle ton genou
    et tu me réponds, oui

     

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    [Le Bel Aujourd'hui en PoLésie]

  • à la bonne heure, s'en fuir

    Simon, Chaleur (2004)

    d'un mot à ton oreille amie
    souffler une caresse, et puis
    cette langueur

    qui se répand, fluide épure
    lissant du jour la couverture
    à la bonne heure

    jusqu'à la lie, sans plus d'effort
    que d'embrasser dix fois encore
    leur atmosphère

    tirer le vin doux de ces vers

    en goûter le jus voluptueux
    s'écoulant au coin de tes yeux
    à s'étourdir

    au calme dont le charme pleut
    des palmes d'orange et de bleu
    laisser venir

    dans un soupir
    s'en fuir

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK - #440
    illustration : Simon, Chaleur (2004).

    ____________________________________________

    tiki#29 - texte paru sur le site des Impromptus Littéraires, où je vous recommande vivement la lecture du
    magnifique texte de L'Arpenteur d'étoiles

    ainsi que ceux de...
    Joe Krapov, Adoxal et Basdecasse

  • prime heur

     YEP01.JPG

    Il est au plus profond de l'ombre
    de ces pâleurs mutines
    je m'y effeuille la rétine
    à tenter de t'apercevoir
    dans ce brouillard

    YEP02.JPG

    Alors, je recrée du printemps
    la verdeur des collines
    où je te rejoins, ma coquine
    pleine dans ta robe à boutons

    le cheveu long

    YEP03.JPG

    Et je t'embrasse et je te mène
    où l'orge abrite le garenne
    et déjà nos doigts se promènent
    hors de portée de nos regards
    dans le brouillard

    YEP04.JPG

    Comme en sa prime heure, j'entends
    le doux chant de l'ondine
    vibrer tout contre ma poitrine
    quand se mêlent à l'unisson
    nos deux passions

    YEP05.JPG

    Car il est au plus fort du jour
    une vive lumière
    aux rayons perçant l'atmosphère
    que réfléchissent nos amours
    élémentaires

     

    Oouh! le zouli babilion - ffrt ffrt ? 
    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
  • caresse

    caresse.jpg

    Ta main perdue dans cette chevelure
    intime
    un mouvement perdure
    sublime
    posture d'imposture
    l'abîme
    infime et dos au mur

    Ta main gravissant la courbure
    charnelle
    commune meurtrissure
    donzelle
    silhouette en plein azur
    airelle
    si belle aux commissures

    photo : ernesto timorJe l'apprends la prenant
    dans la mienne venant
    à ta rencontre

    Lamelles se mêlant
    nos doigts se courent
    à découvert
    en terrains bien connus
    s'espèrent

    C'est l'heure, pressons-nous
    C'est l'heure, te dis-je
    allons!
    que ce vertige
    absorbe tant et plus
    du bout de nos rémiges
    le sang, le jus

    Je te frôle et tu feules
    tendre et pâle
    à l'ombre d'une meule estivale

    Puis, d'une touche l'autre
    ah, le beau duel!
    à fente, écarte et scream
    entre quarte et septime
    la belle pantomime

    Alors, alors, cuillers à miel
    laissons un doigt ou deux
    au bord de l'écuelle

    2épées.jpg

    AVERTISSEMENT TARDIF
    (bourre-pif aux âmes bien nées)

    Que les yeux trop fragiles
    se détournent d'eux-mêmes
    Et de même les prudes

    car est-ce un crime, enfin
    que d'être à ce qu'on aime
    tout un, câlin comme à son habitude ?

    si, pour vous plaire à vos yeux, madame
    et vous être agréable
    d'un souffle à son revers, cette main a suffit

    sachez que pour ma mie, il y a tant à faire
    qu'il faut doubler l'usage
    et ça! de mains, monsieur, je n'en ai qu'une paire

    pour être à son affaire, convenez, je vous prie
    qu'un jeu à quatre mains
    présente tous les avantages requis

    ____________________________________________
    tiniak ©2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    photo : ernesto timor
    photographies N&B : ernesto timor
    !découvrez TIMOR ROCKS!
  • forbidden zone

    natte1.jpg(coquinerie libertine et amoureuse, fondée sur les cinq interdits fondamentaux)



    ne délie pas tes longs cheveux
    noués en tresses
    je les rassemblerai par jeu
    comme une laisse
    par quoi je conduirai le feu
    d’entre tes fesses
    à hue, à dia et, plaise à Dieu
    foin de caresses !

    hardi, ma femelle sœurette !
    il nous faut chevaucher la nuit
    en branle mettons la charrette
    avant que des bœufs de l’ennui
    le lourd train-train ne nous arrête

    ne roule pas sur ton mollet
    ce bas résille
    à sa frontière en liseré
    ta peau frétille
    plus sûrement que dénudée
    et trop gentille
    j’y éprouverai mieux l’attrait
    qui me titille

    de nos enfants c’est moins la mère
    que la femme au tempérament
    aussi impétueux qu’incendiaire
    dont je veux être le fervent
    amant jouissant de l'éphémère

    ne t’en vas pas quitter trop tôt
    ce doux rempart
    qu’il retarde un peu mes assauts
    hausse la barre
    afin de remettre à niveau
    nos grands écarts
    et livrer bataille à nouveau
    sous l’étendard

    je sais que tu voudras mourir
    plus d’une fois avant la fin
    je sais qu’il me faut parcourir
    tous tes avens, tous tes chemins
    je sais que cela va sans dire

    ne couvre pas d’obscurité
    tes charmes pleins
    qu’ombre et lumière et leur ballet
    servent enfin
    à la hauteur de ta beauté
    entre mes mains
    livrée à l’authenticité
    du cri qui vient

    plus sûrement que le mot dit
    il est une vérité pure
    logée dans chacun de ces cris
    que nous arrache la morsure
    du plaisir et son appétit

    ne remets pas sur ton épaule
    cette lanière
    et laisse donc rouler le khôl
    sur ta paupière
    que mes deux mains, à tour de rôle
    à leur affaire
    fébrilement lisses te frôlent
    paume et revers

    quel délice de gourmander
    après de vigoureux efforts
    les reliquats de ce banquet
    déclinant nos petites morts
    en friandises parfumées

    bon, je peux me rhabiller ?on ne peut désirer sa sœur
    on ne peut dévorer sa mère
    aucun mensonge n’est au cœur
    d’aucune passion singulière

    et cependant, la transgression
    anime un savoureux mystère

     

    tiniak ©2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK